mardi 5 septembre 2023

 



Arkenna, 5 avril 2024

Un film réalisé et présenté par Dany Marique

La Crète et les Cyclades

C’est en compagnie d’un ami de longue date, Dany Marique, que nous clôturons ce soir notre cycle 2023-2024. Au fil de reportages divers mais liés par de riches thématiques humaines et écologiques, ce conférencier chevronné a toujours eu l’art de nous faire redécouvrir notre planète sous des jours inattendus. Et cette soirée dédiée aux plus belles îles grecques ne fera pas exception.

Certes, la Crète et les Cyclades sont des destinations bien connues et parfois gâchées en surface par un tourisme mal pensé. Mais notre conteur a su insuffler à son récit une profondeur subtile en entrelaçant les fils de deux mythes intemporels dans la trame des travaux et des jours vécus par les Grecs insulaires.

Le premier de ces mythes est celui de l’Atlantide, raconté par Platon et indissolublement lié à l’effondrement de la civilisation minoenne, celle des palais de Knossos, de Malia et de Phaïstos, celle surtout de la ville d’Akrotiri sur l’île de Santorin, enfouie sous la cendre et la pierre ponce d’une éruption volcanique il y a 3.600 ans.

Le second mythe est celui d’Europe, princesse phénicienne enlevée par le dieu Zeus, métamorphosé en taureau blanc. Emmenée à la nage jusqu’en Crète, elle y a enfanté les rois Minos, Rhadamanthe et Sarpédon. Et aujourd’hui, son nom est celui d’un continent aux origines troublées, toujours en quête d’identité…

La Crète et les Cyclades sont matériellement pauvres, mais riches de paysages magnifiques et de traditions séculaires. Leurs habitants, bien distincts de leurs parents continentaux, sont fiers de leur patrimoine religieux, culturel et gastronomique original. Et parmi eux, certains artistes tentent de redonner sens à une histoire confrontée à des défis sans précédent. À nous maintenant de voir et d’entendre leur légende, scandée par les images et la voix de Dany Marique. 





























Arkenna, 8 mars 2024

Un film réalisé et présenté par Christian Vérot

USA - Route 66

Il y a des hommes que le goût du voyage saisit un jour et pousse à se lancer sur les routes de l’aventure pour le reste de leur vie, au mépris de toute raison apparente. Christian Vérot est de ceux-là, lui qui a entrepris à 23 ans une traversée nord-sud de l’Amérique en 2CV, avant de sillonner à moto le Vietnam, l’Amérique centrale et l’Ouest américain pour en ramener des reportages d’exception...

Aujourd’hui, c’est de la mythique route 66 qu’il vient nous parler, ce ruban continu de 3.940 km qui s’étirait autrefois du lac Michigan à la côte californienne. Ouverte sur d’anciennes pistes indiennes par le légendaire Ned Beale en 1857, c’est la route des caravanes de pionniers lancées à la conquête de l’Ouest. C’est la route suivie en 1928 par les concurrents de la première course transaméricaine, de Los Angeles à New York. C’est la route des paysans du Kansas et de l’Oklahoma chassés de leurs terres par les tempêtes de poussière et la Grande Dépression des années 1930, en un tragique exode évoqué par Steinbeck dans Les raisins de la colère. C’est enfin la route du rêve américain des années 1950-1970, en direction du soleil, du Grand Canyon et de l’eldorado californien.

Déclassée en 1985, la 66 fait l’objet d’un culte à la mesure de son histoire. Son parcours est semé de fermes en ruines et de maisons victoriennes ou Art Déco, de villes-fantômes, de pueblos, de cactus géants, de Cadillacs psychédéliques, de peintures murales et d’installations délirantes. Et à l’instar des protagonistes déjantés mais si attachants du film Bagdad Café, ses derniers riverains évoquent avec une nostalgie poignante le temps révolu d’une Amérique qui n’exista sans doute jamais, sur fond de blues, de rock ou de country.

Monsieur Vérot, à vous maintenant de nous guider sur cette route mythique entre toutes...































Arkenna, 16 février 2024

Un film réalisé et présenté par Yvonnick Segouin

Mulhacén, le seigneur andalou

C’est avec un vif plaisir que nous accueillons Yvonnick Segouin, Breton comme vous l’avez déjà deviné et – ce que vous ne savez pas – ancien mécanicien avion de la Patrouille de France devenu réalisateur il y a une douzaine d’années. Lors de cette première rencontre, il nous propose d’aborder avec lui un thème écologique original et fascinant, qui se déploie en cascades, canaux et fontaines autour du mont Mulhacén, point culminant de la Sierra Nevada et de la péninsule ibérique (3.479m).

Ce nom, qui signifie « le seigneur Hassan » en arabe, fait allusion à l’avant-dernier roi de Grenade qui aurait été enterré au sommet de la montagne. À l’ombre de la légende se niche l’histoire bien réelle des acéquias, un réseau d’irrigation mis en place après la conquête musulmane. Ce système sophistiqué, si précieux dans une région où le soleil brille 320 jours par an, a donné vie aux charmants villages blancs des Alpujarras, avec leurs maisons cubiques d’influence mauresque et leurs anciennes mosquées converties en églises. L’eau y est d’une pureté telle que la source la plus précieuse de la station thermale de Lanjaron, appelée la Capucina, n’est consommée que sur prescription médicale.

Mais avec la désertion des villages par les plus jeunes, l’entretien des acéquias se fait problématique. Sensibles à ce défi, des hommes et des femmes comme Modesto Alonso ont entrepris de les sauver. Ils s’efforcent aussi de préserver l’équilibre écologique d’une région d’Andalousie déclarée Réserve de la Biosphère par lUNESCO, mais où l’on surproduit fruits et légumes à force de serres et de polluants, au mépris de la sagesse ancestrale et du développement durable.

Monsieur Segouin, à vous de nous guider vers cette terre si belle et menacée, ainsi que ses habitants courageux et passionnés.




































Arkenna, 26 janvier 2024

Un film réalisé par Robert Émile Canat et Éric Courtade

Venise la Sérénissime

Ce soir, c’est avec un vif plaisir que nous accueillons pour la première fois Éric Courtade. Ce conférencier toulousain s’est d’abord fait connaître pendant plus de 30 ans par de très beaux reportages sur les espaces illimités des États-Unis, puis soudain il a opéré un virage à 180° et s’est tourné vers l’un des plus petits et des plus beaux joyaux du patrimoine urbain de l’Europe : Venise.

Pour capter l’âme de cette ville incomparable aussi bien par son aspect que par son histoire, il a exploré mille recoins secrets, rencontré une multitude de personnages intemporels et accumulé des témoignages singuliers. Cinq mois de tournage lui ont été nécessaires, car Venise est une sirène qui charme d’emblée le visiteur mais ne lui dévoile toute sa beauté qu’après une cour infiniment patiente.

À chaque pas dans le dédale des ruelles, à chaque coup d’aviron dans l’entrelacement des canaux resurgit un passé à la fois doux et cruel, plein d’arrogance et de tumulte, de couleur et d’éclat. Églises et palais, boutiques et ateliers offrent au regard leurs précieux trésors qui témoignent d’une culture vouée à l’art, au talent et à la beauté, du Rialto à San Marco, de la Giudecca à Murano.

Mais avant tout, Venise est une cité surgie de la mer, qui flotte et qui danse sur les eaux en se laissant entraîner dans une sarabande de processions et de fêtes dont le carnaval constitue l’apothéose. Tous les repères se brouillent alors et le passé se confond avec le présent, dans la magie des lumières tremblotantes et des reflets chatoyants. L’âme du voyageur est saisie et retenue pour toujours prisonnière dans le labyrinthe des canaux perdus.

Monsieur Courtade, à vous maintenant de nous emmener à la rencontre de la Sérénissime et de nous faire partager votre amour pour sa beauté fragile, troublante et ineffable.


































































































Arkenna, 17 novembre 2023

Un film réalisé par Patrick Moreau et Nicolas Pellissier

Sri Lanka, l’île des dieux et des hommes

La projection de ce soir est le fruit de la complicité amicale et créative entre deux talents contrastés mais complémentaires. D’un côté il y a Patrick Moreau, caméraman et conférencier plein d’expérience qui sillonne l’Asie depuis plus de 40 ans. De l’autre il y a Nicolas Pellissier, jeune réalisateur enthousiaste qui a créé sa propre agence audiovisuelle, Seethesound Films, puis a lancé en 2019 un cycle culturel et divertissant original, Altaïr.

Le premier a proposé au second de co-réaliser un film sur le Sri Lanka pour lui transmettre ses compétences en matière de ciné-conférences. Deux voyages de plusieurs mois ont suivi, qui leur ont permis de sillonner « l’île resplendissante » et d’en rapporter un témoignage aussi original que passionnant.

Séparée de l’Inde par le détroit serré de Palk, Sri Lanka a la forme d’une pierre précieuse, d’une goutte d’eau ou d’une larme à peine éclose. Mais son histoire agitée l’a vite éloignée de sa mère continentale. Cinghalais et Tamouls y ont alors fait jaillir une culture brillante et distinctive, au croisement de 4 religions : l’hindouisme, le bouddhisme, l’islam et le christianisme.

Le pays a tout pour séduire : plages de sable d’une blancheur aveuglante, faune et flore exubérantes, cités anciennes imposantes, plantations de thé pittoresques et surtout chaleur hospitalière des contacts humains que le voyageur peut nouer. Mais l’apparence peut être trompeuse et la sérénité affichée est à vrai dire toute neuve, après de rudes années de conflit alimentées par la tentation des replis identitaires. Visitée 3 fois par Bouddha, d’après la légende, Sri Lanka offre à nouveau un visage paisible et accueillant, que scrute avec une délicate attention le film que nous allons voir maintenant. Monsieur Pellissier, je vous cède la parole avec un plaisir anticipé.







































Arkenna, 20 octobre 2023

Un film de Tanguy Dumortier avec Olivier Larrey & Yves Fagniart

Toundra

Ce soir, nous avons le plaisir de revoir Yves Fagniart, qui était venu nous présenter l’an dernier un superbe reportage tourné au Tibet sur les traces de la panthère des neiges. Mais cette fois, s’il nous emmène à nouveau sur les rudes sentiers du froid et de la survie dans des conditions extrêmes, c’est au-delà de toute présence humaine. Car le film Toundra se déploie entre la partie la plus reculée de l’Islande et le Spitzberg, en des lieux miraculeusement préservés où les mammifères sauvages et les oiseaux règnent en maîtres uniques.

Les seuls humains que nous verrons sur ces images sont donc le photographe Olivier Larrey et l’aquarelliste Yves Fagniart, le cinéaste Tanguy Dumortier (du « Jardin extraordinaire ») étant resté dans l’ombre, caméra au poing. Partis bien loin de leurs studios et ateliers confortables en quête des paysages et de la faune sublimes de l’Arctique européen, les artistes ont su faire preuve d’une ténacité stupéfiante pour surprendre des instants mémorables. Avec une patience inlassable, ils ont capté la majesté des fjords et des glaciers, les attitudes furtives des renards arctiques et des lagopèdes, les mouvements puissants des morses et des ours polaires.

La réussite d’un projet aussi fou exigeait une complicité sans faille entre les trois aventuriers. L’un a traduit ses sensations en instantanés noirs et blancs, tout en vigueur et en sobres contrastes. L’autre a exprimé ses impressions en traits de pinceau aux nuances colorées, délicates et vaporeuses. Quant au troisième, il a saisi avec bonheur, dans cet environnement sans compromis, les alternances de découragement et de transport créatif de ses deux amis.

Comment ne pas se laisser séduire par une telle fusion de talents ? Monsieur Fagniart, à vous de nous présenter maintenant votre aventure extraordinaire.


























Arkenna, 29 septembre 2023

Un film HD conçu et réalisé par Dany Marique

Maroc, le pays berbère

Ce soir, notre ami de longue date Dany Marique nous entraîne dans une belle aventure au cœur du Maroc, ou plutôt d’un certain Maroc, comme l’indique le sous-titre de sa conférence : le pays berbère. En effet, son film est délibérément centré sur les Berbères, c’est-à-dire sur la population originelle du pays et d’une grande partie de l’Afrique du Nord, bien antérieure à la conquête musulmane.

Qualifiés au fil du temps de Libyens, Maures, Numides, Gétules et autres Garamantes, les Berbères se nomment eux-mêmes les Imazighen – les hommes libres. Fiers de leur identité, ils la revendiquent avec force dans un Maroc en voie de mondialisation. Ils se sont faits nomades au long des pistes brûlantes du Sahara, pêcheurs à Essaouira au bord de l’Atlantique, paysans sur les flancs rudes de l’Atlas... Leur économie autonome est fondée sur une belle solidarité dont témoignent leurs greniers collectifs, les agadirs. Et nous devons à leur culture nombre de spécialités dites marocaines : l’huile d’argan, l’eau de rose, la confiture d’amandes et une délicieuse cuisine de couscous et de tajines parfumés au safran...

Plus récemment, les Berbères de l’Atlas se sont lancés dans de nouveaux projets d’agriculture durable, fondés sur les principes agro-écologiques du philosophe et agriculteur français Pierre Rabhi, fondateur de Terre & Humanisme et de Mouvement Colibris. Celui-ci apparaît dans le reportage, tourné avant son décès en 2021.

Femmes et hommes se montrent aussi tolérants qu’hospitaliers, comme en témoigne une visite dans la « vallée heureuse » des Aït Bougmez, au cœur agricole de l’Atlas. Un moment particulièrement propice aux rencontres et fécond pour la pensée.

Monsieur Marique, merci pour ce beau sujet. À vous maintenant de prendre le relais pour dérouler le fil de votre épopée berbère.

































Changement de conférence pour le 08 septembre, dû à l'hospitalisation du conférencier


Le Grand Tour : ruines, diligences et gentlemen

Marcel-Étienne Dupret

À partir du 17e siècle, laristocratie anglaise lance la mode dun voyage particulier, aussi long que luxueux : le Grand Tour. Il s’agit d’un périple éducatif que se doit de faire tout « gentleman » qui en a le loisir et les moyens. Si son but principal est l’Italie, avec Rome en point de mire, son itinéraire est très variable et peut inclure à l’occasion les plus grandes villes d’Europe, de Paris à Vienne en passant par Genève et Munich.

L’aventure est pittoresque et donne lieu à des péripéties surprenantes, souvent cocasses, rarement tragiques. Elle éveille les meilleurs esprits, aiguise les perceptions et affine le goût, nourrissant la curiosité pour l’Antiquité classique et la Renaissance, pour les coutumes étrangères, pour la musique et pour les sciences naturelles. Mais parfois aussi, elle n’est quun prétexte à traîner loin de chez soi la débauche et lennui…

Parmi ces voyageurs huppés et leurs escortes de compagnons et de serviteurs, certains étaient dotés dune belle plume, d’autres d’un crayon alerte ou d’un pinceau délicat. Ils ont ainsi exercé une influence considérable sur l’évolution littéraire et artistique de lEurope entière. Et, sans le savoir, ils ont donné naissance à un phénomène de masse qui les aurait sans aucun doute  dégoûtés    : le tourisme moderne.







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