mercredi 29 juin 2016

LES BILLETS DE MARCEL-ETIENNE

Arkenna, 3 avril 2015
Jean-Claude Sadoine
CITY TRIPS.
Athènes, Séville, Berlin, Stockholm et Naples
Dans notre monde très urbanisé, le simple fait de prononcer certains noms de villes éveille des échos puissants, riches à la fois d'un passé illustre, d'une actualité trépidante et de questions vitales pour l'avenir. En choisissant un quintette de cités européennes aux destins contrastés, Jean-Claude Sadoine a donc inscrit sa conférence au nœud de nos acquis, de nos contradictions et de nos espérances.
Parler d'Athènes, la cité de Périclès et de Socrate, c'est poser la question de la démocratie, de sa naissance, de sa mise en œuvre difficile et de sa préservation toujours recommencée — celle d'autrefois comme celle d'aujourd'hui.
Évoquer Séville, dont la prospérité fut liée à la rencontre des mondes chrétien et musulman puis à l'aventure atlantique, c'est aborder la question du brassage, de l'ouverture culturelle et de la tolérance liée au flux des biens, des idées et des hommes.
Sillonner Berlin, brisée et reconstruite, puis divisée et réunifiée, c'est plonger à la fois dans un passé souvent douloureux et dans un espace de création foisonnant, où les artistes les plus fous se rencontrent aujourd'hui pour rêver le monde de demain.
Explorer Stockholm, à l'avant-garde de la technologie, du savoir, du recyclage énergétique et de la diminution des émissions de CO2, c'est poser la question d'une modernité juvénile susceptible de répondre aux défis de l'avenir.
Se perdre enfin dans les rues de Naples, dont l'exubérante animation s'étend au pied d'un Vésuve toujours menaçant, c'est épouser le flux de la vie humaine dans tout ce qu'elle a de brutal, de séduisant et de contradictoire.

Une balade au cœur multiple de l'Europe qui promet de laisser dans nos mémoires un kaléidoscope d'images inoubliables, pour finir en beauté le programme d'Arkenna 2014-2015.



Arkenna, 13 mars 2015
Association Équinoxe
LE DELTA, MAGIE DU NIL
Après nous avoir entraînés l'an dernier dans le dédale des rues du Caire, Michel Lassance, Marie-Françoise Saucin, Jacques Saucin et Jean-Jacques Sommeryns nous proposent de repartir vers l'Égypte en leur compagnie, mais pour en découvrir une facette bien différente et souvent méconnue : le Delta du Nil.
Longtemps boudé par les organisateurs de circuits touristiques, le Delta possède pourtant des atouts considérables. C'est d'abord une région agricole d'une fertilité remarquable, qui fournit au pays pas moins de trois récoltes par an. On y pêche aussi, en utilisant des techniques qui remontent parfois à l'époque pharaonique.
Pour ceux et celles qui s'intéressent aux civilisations disparues, il y a Rosette dont la pierre a révélé à Champollion la clé des hiéroglyphes; Tanis, dont les tombes royales des XXIe et XXIIe dynasties ont livré les trésors royaux les mieux conservés après la sépulture de Toutankhamon; Alexandrie bien sûr, dont le port et la bibliothèque resurgissent lentement à l'heure actuelle, au rythme de fouilles exceptionnelles...
Le Delta, c'est aussi Damiette que chrétiens et musulmans se disputèrent pendant les Croisades; le canal de Suez dont le percement bouleversa l'histoire de la navigation et du commerce; le Wadi Natroun et ses moines coptes qui semblent vivre hors du temps, du nôtre en tout cas...
Que l'on ne s'y trompe pas : si le Delta est riche de son passé, il est avant tout un lieu de vie exubérante, pleine de couleurs et de sons. D'ailleurs, le reportage du groupe Équinoxe fait la part belle aux enregistrements réalisés sur le vif, qui permettent de restituer l'extraordinaire paysage musical qui caractérise l'Égypte d'aujourd'hui. Alors, ouvrons nos yeux aussi bien que nos oreilles 
 

Arkenna, 20 février 2015
Nadine & Jean-Claude Forestier
Le Passage du Nord-Ouest
S'il existe une route mythique dans l'histoire de la navigation et de l'exploration, c'est bien le passage du Nord-Ouest. Voie imaginée ou plutôt rêvée, qui aurait permis de passer de l'océan Atlantique à l'océan Pacifique en contournant les immensités canadiennes... mais voie impossible pendant de longs siècles, en raison de l'obstacle insurmontable présenté par les glaces de l'océan arctique.
Toutes les tentatives de passage se soldèrent par des défaites accompagnées de lourdes pertes humaines, jusqu'au remarquable exploit du Norvégien Roald Amundsen en 1906. Et d'un point de vue commercial, cette épopée elle-même resta sans lendemain puisqu'il fallut attendre un siècle encore, avant que la route ne devienne vraiment praticable pendant une partie de l'année, à la suite du réchauffement climatique dont nous sommes aujourd'hui les témoins inquiets.
Le passage du Nord-Ouest se situe au centre des enjeux stratégiques, culturels et écologiques de notre temps. Polémique juridique entre le Canada, qui le situe dans ses eaux territoriales, et les États-Unis qui proclament leur droit de l'utiliser sans contrôle; problématique de la militarisation de l'Arctique et de l'exploitation des gisements pétroliers du Grand Nord; diminution accélérée de la calotte glaciaire; destin futur des populations Inuit et de leur autonomie récemment conquise...

Pour nous proposer ce sujet exceptionnel, Nadine et Jean-Claude Forestier ont mené des recherches pendant plusieurs années et sont eux-mêmes partis sur les traces de deux tentatives infructueuses qui avaient jalonné le XIXème siècle. Les documents qu'ils rapportent ce soir sont souvent inédits et permettent de jeter un regard neuf sur des lieux aussi glacés par le climat que brûlants par les questions passionnées qu'ils soulèvent.

Arkenna, 30 janvier 2015
Louis But
Le Canal du Midi. La voie d'eau royale...
Parmi les nombreux visiteurs qui empruntent chaque année le Canal du Midi et admirent ses rives enchantées au fil de vacances indolentes, combien pensent à l'immense labeur qu'il a fallu accomplir, au temps du Roi-Soleil, pour faire passer à travers le Languedoc ce ruban d'eau de quelque 240 kilomètres de long, 20 mètres de large et 2 mètres de profondeur ?
Défi à première vue insurmontable, compte tenu des moyens techniques de l'époque, mais qui fut relevé avec succès par le fermier général Pierre-Paul Riquet, ses collaborateurs et près de 12.000 ouvriers, au prix de vingt ans d'efforts. Les écluses, épanchoirs et tunnels qui jalonnent le parcours témoignent non seulement des trésors d'ingéniosité déployés par ces hommes, mais aussi d'un sens artistique qui à lui seul justifie la classification de l'ouvrage sur les listes de l'UNESCO.
Aujourd'hui, le royal canal nous invite à l'admiration des paysages qui se déploient entre Toulouse et Sète, en passant par Carcassonne et un pays qui fut autrefois cathare, jusqu'à la terrible croisade des Albigeois : terroirs de blés mûrs et de vignes généreuses, où il fait bon savourer un cassoulet tout en écoutant les riverains évoquer leur vie, leurs occupations quotidiennes et leur désir de préserver le patrimoine exceptionnel dont ils ont hérité.

Louis But nous convie ce soir à une conférence-parcours qu'il avait déjà présentée autrefois, mais qu'il a entièrement remaniée en 2011 pour rendre un hommage plus vibrant encore à un chef-d'œuvre qui se situe à mi-chemin entre l'art et la nature, pour le plus grand bénéfice de l'un comme de l'autre. Laissons-nous donc bercer par le clapotement discret de ces eaux tellement douces...

Arkenna, 9 janvier 2015
Philippe Lannoy
Les Vikings
C'est à un voyage non seulement dans l'espace, mais également dans le temps, que Philippe Lannoy nous convie aujourd'hui. Et quel voyage ! Ou plutôt quels voyage au pluriel, car il va nous retracer une suite de périples qui ont débuté dans les pays scandinaves pour s'étendre par le sud jusqu'à l'Angleterre, à la France et au bassin méditerranéen, par l'ouest jusqu'à l'Islande, au Groenland et même à l'Amérique, par l'est jusqu'à la Russie et à l'empire byzantin...
En nous parlant des Vikings, Philippe Lannoy n'a pas choisi de célébrer avec délectation les exploits éphémères et cruels d'un peuple de pirates sanguinaires. Pirates, il l'ont certes été — et le souvenir terrifié qu'ils ont laissé dans les chroniques médiévales en témoigne à l'envi —, mais l'ancienne culture viking avait bien d'autres facettes, aussi surprenantes que fascinantes.
Quand on évoque les Vikings, plutôt qu'à des barbares il faut penser à de hardis commerçants, qui ont osé s'engager dans l'inconnu sur de véritables coques de noix — petites embarcations à nos yeux, mais qui étaient à vrai dire les meilleurs navires de l'époque, les seuls capables d'affronter l'océan Atlantique et de revenir au pays conter l'aventure ! Poussant l'audace dans toutes les directions, ces marchands ont connu de brillants succès et ont contribué de manière décisive à la naissance d'états puissants.
Ils ont aussi été de grands poètes, des conteurs pleins de verve et des chroniqueurs hors pair, grâce auxquels un riche patrimoine mythologique et historique a été conservé et transmis jusqu'à nos
jours.                 Enfin, leur art, leur organisation sociale et les solutions
originales qu'ils ont su trouver pour affronter les difficultés de la vie quotidienne dans un environnement hostile méritent pleinement notre attention et notre respect.

Pour évoquer tout cela, Philippe Lannoy a sillonné la Scandinavie pendant trois ans. La saga qu'il va nous conter, éclatante de couleurs, de musique et de vie, promet de laisser des traces profondes dans nos mémoires.

Arkenna, 5 décembre 2014

Ronald Bosmans

Comptant parmi les plus fidèles conférenciers d'Arkenna, Ronald Bosmans est également l'un des plus imprévisibles, qu'on en juge : au cours des dix derniers cycles, il nous a successivement entraînés le long du Rhône, dans la vallée de la Seine, à Madère et dans les Açores, en Afrique de l'Est, à Barcelone et en Catalogne, dans les Pays Baltes, sur la Route de la Soie, en Slovénie, en Écosse, sur la Nationale 7... et voici qu'il nous invite aujourd'hui à le suivre dans un périple au Sri Lanka !
         Ainsi que le dit notre conférencier, le Sri Lanka — ou Ceylan, pour évoquer une appellation plus ancienne au riche parfum d'épices et de thé — apparaît sur la carte comme une larme détachée de l'Inde.  Une larme précieuse vivant au rythme des moussons, qui déroule de vastes plaines plantées de rizières et de jardins de thé entre des plages somptueuses et un puissant massif de montagnes dans le sud-ouest. 
         Pour vous donner un ordre de grandeur, la "perle de l'océan Indien" fait deux fois la taille de notre pays et  sa population est deux fois plus nombreuse... mais pour l'instant seulement, car les moins de 15 ans représentent le quart de la population ! 
         Pays à dominante cingalaise bouddhiste, avec une importante minorité tamoule hindouiste, le Sri Lanka a vécu jusqu'en 2009 une interminable guerre civile et ses côtes ont été ravagées par le terrible tsunami de 2004.  Aujourd'hui cependant, les régions du nord et de l'est — autrefois interdites aux touristes — sont accessibles et permettent de découvrir une culture originale, qui conjugue les influences de la période coloniale avec des traditions plus anciennes : architecture mêlant stupas vénérables, édifices néo-classiques et "modernisme tropical", musique à mi-chemin entre l'Inde et le Portugal, cinéma oscillant entre les feux de Bollywood et l'engagement socio-politique...  
         Laissons-nous donc guider sans plus attendre par Ronald Bosmans, sur la nouvelle voie qu'il a frayée pour notre grand plaisir.  

Arkenna, 14 novembre 2014

Charles Henneghien

Croisement improbable entre l’opéra-rock et la Légende dorée ?  Rencontre fabuleuse entre les monstres de la scène et ceux de la légende ?  Confrontation implacable le bien et le mal, entre le héros forcément religieux et la bête inévitablement immonde, entre la symphonie mesurée et le chaos dissonant, le tout sur un fond de fête païenne ?  Derrière un titre à la fois sonore et plein d’humour, c’est tout cela à la fois que Charles Henneghien nous propose ce soir... et bien plus encore. 
         Car ce sacré Georges, porté à la gloire par la ferveur populaire, n’est pas un saint comme les autres.  Puisant sa force dans le mystère qui baigne ses origines controversées, il s’est imposé de l’Orient à l’Occident, des pays slaves à l’Éthiopie.  Se jouant des barrières religieuses, il a réuni musulmans et chrétiens dans un même respect admiratif.  Protecteur par excellence des princesses en détresse et grand justicier de l’aristocratie courtoise, il a su pourtant s’attirer l’amour des démunis et la sympathie amusée des badauds et des sceptiques. 
         Malgré la Réforme, sa croix rouge sur fond blanc constitue toujours la bannière de nos voisins d’Angleterre.  Et l’on dit que les habitants d’une ville toute proche l’ont adopté et lui vouent un culte permanent, qui s’exprime chaque année à l’occasion d’une fête aussi joviale que débridée... 
         Derrière ces manifestations hautes en couleur se cache un mythe universel, bien plus riche et complexe qu’il n’y paraît à première vue.  Charles Henneghien s’est attaché à le suivre dans ses nombreux méandres et à décrypter pour nous sa richesse symbolique, qui fait passer Georges du statut de martyr indomptable à celui de civilisateur triomphal.  Décidément, le saint chevalier n’a pas usurpé son nouveau titre de superstar...  

Arkenna, 24 octobre 2014
Jean Charbonneau

AUSTRALIE
Ce soir, nous avons le plaisir d'accueillir pour la première fois Jean Charbonneau, venu de sa Vendée natale... ou plutôt des antipodes, puisque c'est l'Australie qu'il a sillonnée de long en large pour préparer le reportage que nous allons voir. 
         A quinze mille kilomètres d'ici, on pourrait presque dire à l'autre bout du monde, le nom Australie évoque des immensités sauvages et désertiques, des populations indigènes au corps peint de blanc et d'ocre, des hordes de kangourous et d'autres marsupiaux bizarres, des descendants de repris de justice et de déportés ayant fait fortune dans la recherche de l'or ou, de manière plus prosaïque, dans l'élevage des moutons. 
         À vrai dire, une bonne partie de ces images relève de la légende et l'Australie est aujourd'hui un pays moderne, occidental en dépit de la géographie.  Ou du moins c'est le cas de la partie la plus peuplée mais aussi la moins étendue du pays, cette bande littorale où vit la grande majorité de la population : une Australie urbaine et apprivoisée, couverte de champs et de pâturages, de vignobles réputés et même de forêts d'eucalyptus  dernière concession à un passé qui s'efface inexorablement   Mais dès que l'on s'éloigne des océans Indien, Antarctique et  prétendument  Pacifique qui la baignent, dès que l'on se tourne vers l'outback, cet immense désert intérieur rouge et noir traversé de pistes incertaines, on découvre que la légende vit encore et que le rêve immémorial ne s'est pas effacé parmi les peuples des réserves inaccessibles. 

         Jean Charbonneau et sa complice Dong Wei ont voulu nous présenter toutes les facettes du paradoxe australien.  Gratte-ciel anglo-saxons de Sydney, barrières de corail et plages interminables où reposent des lions de mer indolents, forêts tropicales abritant des marsupiaux irrésistibles, déserts où toute trace de vie paraît un miracle...  Surtout, ils en ont rencontré les habitants : chercheurs d'opales et sculpteurs de sable, artistes indigènes et aventuriers de tout poil, qui nous invitent pour un soir à entendre leur incantation passionnée.  Ne résistons pas plus longtemps à leur appel... 

Arkenna, 3 octobre 2014
Paul Coessens
Les sourires de la sagesse
         Du sultanat d'Oman à l'Indonésie, en passant par la Corée du Sud et les voies terrestres ou maritimes suivies par Marco Polo, Paul Coessens nous a bien souvent entraînés à la rencontre des cultures millénaires de l'Orient — même s'il ne s'est pas interdit quelques détours ou escapades mémorables, du côté de la Bretagne et du Cap-Vert par exemple...  Ce soir, il reprend les chemins de l'Asie et nous invite à le suivre en Birmanie — ou si vous préférez au Myanmar, puisque tel est le nom officiel, depuis 1989, de ce pays qui compte quelque 51 millions d'habitants pour une superficie de 676.000 kilomètres carrés.
         Après plusieurs décennies de brutale dictature militaire, la Birmanie s'est récemment engagée dans un timide mais réel processus d'ouverture et de démocratisation.  Mais ce long isolement en a fait un "pays des temps oubliés", à peine industrialisé, dont le rythme est toujours dicté par le pas tranquille des bœufs traînant des chars aux roues immenses et par l'interminable labeur des paysans dans les rizières... ou dans les champs de pavots.  
         Derrière cette dominante rurale, la Birmanie offre une surprenante diversité linguistique et culturelle, liée à la multitude des minorités qui occupent une partie du territoire — plus de 130 ethnies ont été recensées.  Des pêcheurs Inthas du lac Inle aux montagnardes Pa-O venues vendre leurs produits au marché local, sans oublier les Shans, les Danu, les Kayah et tant d'autres, ils offrent à l'œil un riche festival de couleurs, de gestes et de traditions originales.  
         Un ferment d'unité existe toutefois : le bouddhisme, religion pratiquée par 90% de la population.  Mais si la Birmanie est bien le "pays aux dix mille pagodes", la religion y prend parfois un caractère engagé et les moines comptent parmi les acteurs les plus résolus de la contestation politique qui s'est développée au cours des années récentes. 

         Paul Coessens nous propose un parcours chamarré, plein de détours et de surprises.  Laissons-nous aller au plaisir de l'écouter...  

La Namibie

Parmi les nombreux conférenciers qui viennent aimablement à Seneffe pour nous faire partager leurs découvertes et leurs émotions, il n'en est sûrement aucun dont le nom s'associe plus naturellement au mot "désert" que celui de Dany Marique.  Certes, il nous a entraînés sur des sentiers de montagne escarpés et dans bien des contrées injustement oubliées, mais je suis intimement convaincu que l'expérience du désert a marqué son cœur d'une empreinte  différente, poignante et indélébile. 
Ce soir, Dany Marique nous invite à le suivre en Namibie, ou plutôt à remonter en sa compagnie vers les sources du monde vivant.  Car les déserts, les steppes et les savanes qui parent ce pays de toutes les nuances de l'ocre sont le berceau d'une vie ardente, tour à tour brutale et magnifique. Immémoriale aussi, à en juger par les admirables gravures rupestres qui y ont été découvertes.
Mais aujourd'hui, l'homme est-il encore capable de vivre en harmonie avec la nature sans la défigurer ?  De toucher l'absolu sans le détruire ?  La question se pose avec une acuité particulière dans ce pays qui a tenté le pari courageux d'inscrire la défense de l'environnement dans sa constitution et qui doit relever des défis majeurs : progresser entre les besoins urgents de ses minorités fragiles — Himbas ou Bushmen — et les impératifs souvent cruels du développement économique; manœuvrer entre les sirènes de l'essor touristique et les écueils du naufrage écologique; assurer une cohabitation difficile entre l'homme, qui se croit bien à tort maître de la nature, et les animaux sauvages menacés par la réduction accélérée de leurs espaces vitaux...  

Ce soir, Dany Marique se pose — et surtout nous pose — une question qui dépasse largement les frontières de tel ou tel pays : "quelle place y a-t-il pour l'homme, quelle place pour la faune" ?  À une telle question, il n'existe pas de réponse facile, mais elle est essentielle et il est urgent de chercher des solutions inédites; à cet égard, le chemin emprunté par la Namibie pourrait être exemplaire...

LES BILLETS DE MARCEL-ETIENNE


ARKENNA, 13 SEPTEMBRE 2013

Charles & Paulette HENNEGHIEN, La Belgique de Papa

            Il y a deux ans, Charles et Paulette Henneghien nous invitaient à la redécouverte du passé distant de Venise, dans ses relations chatoyantes et tumultueuses avec Byzance et l'Orient lointain, au cours d'un long Moyen Âge teinté d'or et de sang. Aujourd'hui, c'est à une exploration toute en finesse de nous-mêmes et de notre passé immédiat qu'ils nous convient, sur le thème de La Belgique de Papa.

            Voyage non dans l'espace, mais dans le temps, et dans un temps à peine révolu : la Belgique des années 50 et 60, c'est celle de la jeunesse de la plupart d'entre nous, ou parfois celle dont nos parents nous ont parlé et reparlé quand nous étions encore des enfants. Belgique émouvante : elle est si proche, à portée de main semble-t-il, mais déjà, peu à peu, ses traits s'estompent et se dissolvent dans nos souvenirs. C'est notre histoire, et pourtant elle s'est éloignée de nous pour entrer dans la grande Histoire, celle des études savantes et des manuels qui, bien souvent, font si peu de place à ce que nous avons vécu de plus précieux.

            Parcours nostalgique donc, au fil d'une époque jalonnée de joies et de progrès, d'optimisme certes mais aussi de tensions et de contradictions. Tout renaissait, au lendemain des grands conflits mondiaux de la première moitié du XXe siècle, tout bouillonnait et parfois tout disparaissait de plus en plus vite : en étions-nous vraiment conscients, forts que nous étions de notre insouciante jeunesse ?

            Aujourd'hui, Charles et Paulette Henneghien nous proposent de ranimer notre passé le temps d'une soirée, et de contempler notre image d'antan comme dans une lanterne magique : à la richesse de nos souvenirs cocasses, tristes ou radieux, aux émotions diverses et parfois contradictoires que nous avons éprouvées dans l'intensité du moment immédiat, ils apportent la clarté plus objective et sereine d'une mise en perspective bien contemporaine. Sous le projecteur de leurs compétences scientifiques et médicales remarquables, nous pouvons nous attendre à un véritable diagnostic, assurément passionnant mais surtout empreint de tendresse et de compréhension, de ce temps évanoui à jamais.

            Qu'ils en soient vivement remerciés.






ARKENNA, 4 OCTOBRE 2013

Dany MARIQUE, Vallées de l'Himalaya

            Habitué des odyssées lointaines au long de sentiers bien peu frayés, Dany Marique nous entraîne aujourd'hui à travers les hautes vallées de l'Himalaya, cette majestueuse "demeure des neiges" qui s'étire sur plus de 2400 km entre le sous-continent indien et le haut plateau tibétain... 

            À vrai dire, peut-on parler de l'Himalaya comme s'il s'agissait d'un ensemble aussi imposant qu'homogène ?  Chacune des vallées explorées — Arunachal Pradesh, Kinnaur, Lahaul, Spiti, Himachal Pradesh... — possède sa propre géologie, son propre climat et son propre écosystème, qui lui confèrent un aspect original. 

            De cette variété naturelle, combinée avec la difficulté des communications, résulte un foisonnement ethnique marqué par la coexistence entre le mouvement lent des convois caravaniers qui sillonnent le massif montagneux et l'immobilité millénaire des peuples sédentaires qui s'accrochent à ses flancs.

            Cependant, la richesse du Toit du Monde est avant tout philosophique et religieuse.  Qu'ils soient restés fidèles à leurs croyances animistes ou qu'ils se soient tournés vers le bouddhisme du grand véhicule, de tendance lamaïste comme au Tibet, les peuples de l'Himalaya sont les détenteurs d'un immense trésor mystique.  Les 108 monastères fondés aux alentours de l'an mil par le moine Ringchen Zangpo, afin mener à bien son œuvre de conversion, témoignent de cette ferveur intense et constituent un patrimoine incomparable. 

            Une invitation intemporelle — et à vous couper le souffle — à la contemplation esthétique, mêlée d'une réflexion à la fois écologique et éthique on ne peut plus actuelle...






ARKENNA, 25 OCTOBRE 2013

Jean-Claude HERMAN, Bruges, fenêtre ouverte 

            Amoureux des arts et des voyages, Jean-Claude Herman nous propose depuis longtemps déjà des reportages marquants par leur beauté et leur originalité — il suffira de rappeler à ce propos sa très chatoyante évocation de la Belle Époque, il y a deux ans. 

            Ce soir, il a aimablement accepté de remplacer Albert Derèze et nous convie à le suivre dans le dédale des rues et des canaux de Bruges, "Venise du Nord" et "Perle des Flandres".  À première vue, il s'agit d'une excursion dans le passé d'une ville prestigieuse, dont la puissance commerciale n'avait pas sa pareille en Europe du Nord, à la fin du Moyen Âge : des marchands de toutes les nations s'y côtoyaient alors, on y entendait parler toutes les langues et on y soupesait toutes les monnaies...  Cette prospérité inouïe se reflétait dans la création architecturale et surtout dans la pratique picturale, domaine dans lequel l'invention et la mise au point d'une nouvelle technique — la peinture à l'huile — devaient constituer une avancée décisive pour l'art de l'Europe et du monde. 

            À cet âge d'or succéda un déclin lent, inéluctable et dramatique.  Au milieu du XIXe siècle, Bruges était devenue la ville la plus pauvre de toute la Belgique...  Puis, en un étonnant mais heureux paradoxe, la nostalgie poignante suscitée par la vue de ses ruelles misérables et de ses canaux endormis fut à l'origine même de son renouveau.  Bruges-la-Morte retrouva d'abord un semblant de vie sous la plume des écrivains et le pinceau des artistes; bientôt, le succès de ceux-ci engendra une véritable résurrection, non seulement celle d'un passé réhabilité pour le plaisir des touristes, mais aussi celle d'un esprit d'entreprise et d'une attitude dynamique, qui en font aujourd'hui une ville riante, à la fois fière de son passé et ouverte sur l'avenir. 

            Bruges ou une fenêtre ouverte sur le temps réconcilié... 







ARKENNA, 15 NOVEMBRE 2013

Jean-Claude SADOINE, Prague et New York : est-ouest... 

            3 février 2012 : une vague de froid règne sur la Belgique, escortée de neige et de verglas.  Tout déplacement est presque impossible et c'est une assistance courageuse mais fort clairsemée qui a le privilège d'assister à la projection d'un nouveau reportage de Jean-Claude Sadoine, Prague et New York.  Je dis privilège, car les images sont belles et fortes, les commentaires passionnants : c'est décidé, il faut absolument faire revenir Jean-Claude Sadoine dans de meilleures conditions ! 

            Aujourd'hui, l'occasion nous est enfin donnée de réparer la faute commise ce jour-là par le climat et d'explorer ces deux villes qu'a priori tout semble opposer. 

            Prague l'européenne d'abord, approchée dans sa tenue d'hiver feutrée, quand les hordes de touristes ont été momentanément repoussées par la brume, la neige et les gelées.  Ainsi parée, elle révèle mieux encore sa beauté majestueuse, empreinte d'une nostalgie poignante.  Pour nous guider parmi ses monuments, ses rues et même son cimetière juif, Jean-Claude Sadoine a choisi de s'attacher aux pas du célèbre écrivain tchèque Franz Kafka, guide sans pareille pour évoquer de manière frissonnante la magie et le mystère de la ville, à l'ombre énigmatique de son château.  Une déambulation poétique dont on ne peut sortir indifférent... 

            New York l'américaine ensuite, immense et stupéfiante dans sa diversité bigarrée, arpentée au cours de la belle saison comme pour mieux souligner le contraste.  Architecture vertigineuse et presque inhumaine des gratte-ciels, bien sûr, mais aussi quartiers et recoins plus secrets qui accueillent de manière joviale et spontanée celui qui sait s'éloigner des sentiers battus.  S'agit-il là d'une seule ville ?  On pourrait en douter, à juger par les scènes contrastées et souvent pittoresques qu'offrent les rues de Manhattan, de Brooklyn, de Harlem et du Bronx.  Mais ce qui unit les innombrables facettes de ce kaléidoscope de couleurs et de bruits, c'est un rythme puissant et syncopé qui emporte tout, de jour comme de nuit, avec une irrésistible exubérance aux accents de jazz et de liberté.

            Deux villes, deux destins à l'est et à l'ouest de l'Occident. 






ARKENNA, 6 DÉCEMBRE 2013
Monique et Paul COESSENS,
Le Cap-Vert, ou les îles au vent et sous le vent
         Est-il encore besoin de présenter Monique et Paul Coessens ?   Invités d'Arkenna depuis plus de quinze ans, ces grands voyageurs férus d'histoire et de géographie nous ont emmenés aux quatre coins du monde, de la Bretagne à l'Indonésie en passant par l'Égypte et le sultanat d'Oman, sans omettre deux mémorables reportages sur les périples de Marco Polo à travers l'Asie.  Aujourd'hui, c'est à la découverte du Cap-Vert qu'ils nous convient, dans un beau cortège d'images aux couleurs vives, de sons envoûtants et de commentaires érudits. 
         Au large du Sénégal, à peine plus grand que la province de Hainaut, le Cap-Vert apparaît sur la carte comme un double banc de cétacés convergeant vers l'Afrique, ou de bouées d'amarrage égarées qui balisent avec indolence l'immense espace atlantique.  Mais à vrai dire, cette comparaison trop paisible s'avère trompeuse, puisqu'il s'agit d'un archipel aux origines volcaniques et que la dernière coulée de lave de l'imposant Pico do Fogo a moins de vingt ans...  Entre plages dorées et montagnes abruptes, la nature s'y révèle dans sa puissance spectaculaire, tantôt noire, austère et menaçante comme à Fogo, tantôt tropicale et exubérante comme à Santiago. 
         Inhabité jusqu'à l'arrivée des Portugais en 1456, le Cap-Vert a connu une longue période coloniale avant d'accéder à l'indépendance en 1975.  Aujourd'hui, sa culture métissée offre au visiteur un mélange ensoleillé de traditions portugaises et africaines, sans oublier des influences créoles, voire brésiliennes !  Et entre fado, moma et samba, coladeira, tabanka et batuque, c'est dans la musique en fin de compte que l'âme de la population s'exprime le mieux, en un mélange de sonorités irrésistibles et poignantes, à l'exubérance teintée de nostalgie.
         Monsieur Coessens, votre public se tient ce soir tout ouïe devant vous... 





ARKENNA, 10 JANVIER 2014
Ronald BOSMANS,
La Nationale 7, de Paris à Menton
         Magie des chiffres...  Nous sommes en 2014 : additionnez 2, 0, 1 et 4 et vous obtenez 7, ce nombre premier puissamment évocateur.  Ronald Bosmans vient nous visiter pour la 25e fois : additionnez 2 et 5 et qu'obtenez-vous ? à nouveau le chiffre 7.  Puis, si je ne m'abuse, notre conférencier est né en 1951 (soit 1+9+5+1 = 16, soit 1+6 = 7); et enfin, son domicile actuel porte le n° 7...  Faut-il donc s'étonner qu'il nous entraîne aujourd'hui dans une escapade pittoresque sur la "mythique" route Nationale 7 ?
         Mythique, la Nationale 7 l'était certainement — et peut-être l'est-elle encore — pour bien des Français et des Belges.  C'était, jusqu'à son déclassement partiel, la plus longue des routes nationales de France, avec un parcours de 996 km (à dire à la française, j'insiste, parce que 9+100+80+16 = 205, soit 2+0+5, ce qui fait...)  Mais surtout, c'était la "route des vacances", la "route bleue" qui menait chaque année vers la Méditerranée, au terme de son parcours sinueux, d'innombrables familles en quête de soleil brûlant, de plages dorées et de tièdes bains de mer sous un ciel d'azur.
         Aujourd'hui, la Nationale 7 a été remplacée par de larges autoroutes qui permettent d'atteindre bien plus vite l'objectif tant convoité... mais a-t-on tellement gagné au change ?  Le plaisir ne résidait-il pas aussi — et peut-être avant tout — dans l'attente, dans la longue patience qu'exigeait un trajet aussi lent et tortueux que pittoresque ?  Dans les joyeux pique-nique partagés sans façon au bord de la route, ou dans les petits gueuletons dégustés à loisir dans des auberges sans prétention mais pleines de charme et de savoir-faire culinaire ?  Dans la découverte successive des paysages et des terroirs si variés que recèle chaque région de la France ainsi traversée ? Dans le charme des vieilles pierres, des humbles villages et des orgueilleuses cités, chargées d'art et d'histoire, qui parsèment la route de celui qui sait s'arrêter et observer sans hâte intempestive ?
         C'est donc à un éloge de la lenteur que nous convie ce soir Ronald Bosmans, c'est-à-dire à la redécouverte du voyage flâné, où le bonheur des étapes savourées l'emporte de loin sur celui de la destination escomptée.  La Nationale 7, ou le loisir de rêver son chemin...




Arkenna, 31 janvier 2014
Nadine et Jean-Claude Forestier, Evelyne, Olivier et Alain Basset
ISTANBUL
         Il était difficile d'imaginer un contraste plus saisissant.  À la fin de l'année 2009, Nadine et Jean-Claude Forestier nous avaient entraînés à travers le Nunavut, territoire canadien des Inuit : climat rigoureux, immensités à la beauté austère et sublime, population comptant parmi les plus clairsemées du monde...  Aujourd'hui, ils nous emmènent au cœur d'une ville grouillante d'agitation, riche d'une histoire plurimillénaire et dont la beauté magique est due pour l'essentiel à la main de l'homme : Istanbul, aussi connue sous les noms de Byzance et de Constantinople.  Trois noms mythiques, pour trois maîtres au pouvoir écrasant : l'imperator romain, le basileus grec et le sultan ottoman. 
         Capitale impériale par excellence, Istanbul apparaît comme une ville solaire et majestueuse, qui révèle toute sa beauté à la fin de la journée, alors qu'un dernier rayon tempéré d'un souffle de brise vient illuminer la Corne d'Or.  C'est aussi une courtisane langoureuse ou une odalisque de haut rang, couverte, en guise de parure rutilante, de mosquées et de monuments somptueux aux teintes d'émeraude, de saphir et de rubis, à l'image des joyaux extravagants qui font l'orgueil des collections du célèbre palais de Topkapi. 
         Née des amours de l'Europe et de l'Asie, Istanbul se situe à cheval  sur un isthme séparant deux mondes qui ont pourtant su, malgré une constante rivalité, s'enrichir mutuellement au fil des siècles par de fructueux échanges de marchandises, de techniques et surtout d'idées.  Accueillant des populations bigarrées aux origines diverses — Anatoliens, Kurdes, Grecs, Juifs, Arméniens — elle se présente comme une véritable mosaïque culturelle, dont les populations se juxtaposent et se côtoient en un tourbillon étourdissant et débonnaire, surprenant parfois mais toujours fascinant. 
         C'est à la découverte de cette ville sans pareille que nous invitent Nadine et Jean-Claude Forestier, aidés de leurs complices Evelyne, Olivier et Alain Basset.  Comment résister à une offre aussi séduisante ? 





Arkenna, 21 février 2014
Marie-Thérèse et Serge Mathieu
LA CORSE
Partir à la découverte d'une île, c'est faire un voyage pas tout à fait comme les autres.  Une île, c'est d'abord un espace isolé au beau milieu de la mer, vivant dans une autarcie favorable au développement d'une culture originale; mais à l'inverse, c'est aussi un nœud dans le dense réseau des voies maritimes, un carrefour, un havre favorable aux échanges féconds et aux emprunts consentis. 
C'est à l'exploration filmée de l'une de ces îles méditerranéennes que nous convient ce soir Marie-Thérèse et Serge Mathieu.  Et quelle île !  Sertie dans une mer de cobalt et de turquoise, âpre et sauvage dans la pureté minérale de ses montagnes, capiteuse au long des sentes d'un maquis empreint d'arômes puissants et de parfums délicats, la Corse possède une beauté singulière qui ne peut laisser indifférent. 
Infiniment belle et séduisante, certes, mais aussi farouche, fière et secrète : la Corse ne livre pas son âme au premier venu.  Pour gagner sa confiance et entendre sa voix profonde, par-delà les clichés et les idées toutes faites, il faut de l'attention, de la patience et surtout du respect.
Alors, peu à peu, la parole se libère, les mots affluent et disent le fil des jours.  Sortis de leur défiante réserve, les habitants des rudes villages de pierre et d'ardoise expriment, en toute liberté, l'amour passionné qui les unit à leur île magique, à ses traditions millénaires, à ses valeurs intemporelles. 
Ils disent aussi leur inflexible volonté de vivre, de résister et de s'adapter, face aux dangers qui pèsent sur l'avenir d'un sol natal menacé tant par l'anarchie d'une spéculation galopante que par une réduction, plus insidieuse, au rôle figé de musée en plein air pour le seul bénéfice des agences de tourisme.
Marie-Thérèse et Serge Mathieu nous proposent de retrouver ces voix et de les partager au long d'un reportage qui promet d'être passionnant.  Qu'ils en soient déjà remerciés. 




Arkenna, 14 mars 2014
Association Équinoxe
LE CAIRE
rencontres et paradoxes
Équinoxe, c'est l'association de quatre réalisateurs liés par une longue histoire d'amitié et de complicité, afin d'offrir des reportages  et des itinéraires riches en émotions, dans lesquels chacun des membres peut exprimer au mieux sa sensibilité.  Du côté de la photographie, il y a donc Jacques Saucin et Jean-Jacques Sommeryns, tandis que le scénario, le son et la réalisation font l'objet des soins experts de Michel Lassance et Marie-Françoise Saucin.
Cette fois, ils nous invitent à découvrir le Caire, sous la houlette d'un guide peu commun : André Azzam, natif de la ville et véritable mémoire vivante de cette métropole grouillante de vie et débordante de contrastes.  Des vestiges écrasants de la puissance pharaonique aux rêves héliopolitains du baron Empain, en passant par les prestigieux mausolées mamelouks de la Cité des Morts, les élégantes demeures de l'époque ottomane, le paresseux déroulement du Nil et le prestigieux Khan al-Khalili, plus grand de tous les souks, il nous entraîne avec aisance dans le dédale des ruelles enchevêtrées et dévoile, pour notre plus grand plaisir, une multitude de trésors admirables. 
Entre le parfum envahissant des épices et le glouglou lancinant des chichas, il évoque aussi les dures réalités sociales d'une ville où se côtoient, le temps d'une tasse de thé brûlante et sucrée, paysans en galabieh et hommes d'affaires en complet veston, femmes strictement voilées de noir et riches élégantes en tailleur luxueux et escarpins vernis. Et surtout, il nous fait rencontrer des personnages pleins de feu et d'humanité : acteurs du renouveau, artisans créateurs, femmes au grand cœur... 
Quant à la bande sonore, indescriptible à vrai dire, elle permet de restituer l'étourdissante exubérance de la vie cairote et de deviner le brassage inouï qui caractérise la culture musicale égyptienne d'aujourd'hui. 
La parole est maintenant aux artistes d'Équinoxe.






Arkenna, 4 avril 2014
Michèle et Jean Meuris
LA SLOVAQUIE
de la grisaille aux couleurs retrouvées
Il est des pays dont le nom fait jaillir dans notre imaginaire des paysages grandioses ou un patrimoine somptueux...  Il en est d'autres, en revanche, qui semblent se cacher sous leur nom discret, qui évoquent à peine une tache de couleur uniforme sur une carte géographique : pourtant, l'apparence est trompeuse et bien souvent ces contrées, injustement oubliées, peuvent réserver à celui qui se donne la peine de les découvrir autant de surprises et de joies que les destinations les plus prestigieuses.  
La Slovaquie, que Michèle et Jean Meuris nous invitent à explorer ce soir, fait partie de cette seconde catégorie.  Sensiblement plus vaste que la Belgique, avec une superficie de 49.000 km2, mais moitié moins peuplée, elle s'étend au cœur de l'Europe centrale et comporte deux régions principales : le massif des Carpates et le Bassin pannonien, baigné par le Danube et ses affluents.
Avant tout, la nature s'y révèle d'une richesse exceptionnelle, avec de vastes parcs naturels, à l'abondante faune bien préservée de grands mammifères européens. Mais l'art et l'histoire ne sont pas en reste.  Successivement englobée dans la Grande-Moravie, le royaume de Hongrie et la Tchécoslovaquie, la Slovaquie a hérité de son passé souvent tourmenté un beau patrimoine architectural, qui va des monuments prestigieux de Bratislava aux humbles églises en bois de la région de Košice, en passant par une multitude de villages au cachet encore médiéval et plusieurs dizaines de délicieuses stations thermales. 
À cela s'ajoute une multitude de traditions pittoresques et de fêtes populaires ou religieuses encore vivaces, qui confèrent à la Slovaquie un charme indéniable.  Remercions donc Michèle et Jean Meuris d'avoir eu l'excellente idée de s'éloigner des sentiers battus pour nous emmener dans un pays méconnu et nous faire partager le plaisir authentique et subtil de leurs découvertes inattendues.