Arkenna, 3 avril 2015
Jean-Claude Sadoine
Jean-Claude Sadoine
CITY TRIPS.
Athènes, Séville, Berlin, Stockholm
et Naples
Dans notre monde très urbanisé, le simple fait de
prononcer certains noms de villes éveille des échos puissants, riches à la fois
d'un passé illustre, d'une actualité trépidante et de questions vitales pour
l'avenir. En choisissant un quintette de cités européennes aux destins
contrastés, Jean-Claude Sadoine a donc inscrit sa conférence au nœud de nos
acquis, de nos contradictions et de nos espérances.
Parler d'Athènes, la cité de Périclès et de Socrate,
c'est poser la question de la démocratie, de sa naissance, de sa mise en œuvre
difficile et de sa préservation toujours recommencée — celle d'autrefois comme
celle d'aujourd'hui.
Évoquer Séville, dont la prospérité fut liée à la
rencontre des mondes chrétien et musulman puis à l'aventure atlantique, c'est
aborder la question du brassage, de l'ouverture culturelle et de la tolérance
liée au flux des biens, des idées et des hommes.
Sillonner Berlin, brisée et reconstruite, puis divisée et
réunifiée, c'est plonger à la fois dans un passé souvent douloureux et dans un
espace de création foisonnant, où les artistes les plus fous se rencontrent
aujourd'hui pour rêver le monde de demain.
Explorer Stockholm, à l'avant-garde de la technologie, du
savoir, du recyclage énergétique et de la diminution des émissions de CO2, c'est poser la question
d'une modernité juvénile susceptible de répondre aux défis de l'avenir.
Se perdre enfin dans les rues de Naples, dont
l'exubérante animation s'étend au pied d'un Vésuve toujours menaçant, c'est
épouser le flux de la vie humaine dans tout ce qu'elle a de brutal, de
séduisant et de contradictoire.
Une balade au cœur multiple de l'Europe qui promet de laisser dans nos
mémoires un kaléidoscope d'images inoubliables, pour finir en beauté le
programme d'Arkenna 2014-2015.
Arkenna, 13 mars 2015
Association Équinoxe
Association Équinoxe
LE
DELTA, MAGIE DU NIL
Après nous avoir entraînés
l'an dernier dans le dédale des rues du Caire, Michel Lassance, Marie-Françoise
Saucin, Jacques Saucin et Jean-Jacques Sommeryns nous proposent de repartir
vers l'Égypte en leur compagnie, mais pour en découvrir une facette bien différente
et souvent méconnue : le Delta du Nil.
Longtemps
boudé par les organisateurs de circuits touristiques, le Delta possède pourtant
des atouts considérables. C'est d'abord une région agricole d'une fertilité
remarquable, qui fournit au pays pas moins de trois récoltes par an. On y pêche
aussi, en utilisant des techniques qui remontent parfois à l'époque
pharaonique.
Pour
ceux et celles qui s'intéressent aux civilisations disparues, il y a Rosette
dont la pierre a révélé à Champollion la clé des hiéroglyphes; Tanis, dont les
tombes royales des XXIe et XXIIe dynasties ont livré les trésors royaux les mieux
conservés après la sépulture de Toutankhamon; Alexandrie bien sûr, dont le port
et la bibliothèque resurgissent lentement à l'heure actuelle, au rythme de
fouilles exceptionnelles...
Le
Delta, c'est aussi Damiette que chrétiens et musulmans se disputèrent pendant
les Croisades; le canal de Suez dont le percement bouleversa l'histoire de la
navigation et du commerce; le Wadi Natroun et ses moines coptes qui semblent
vivre hors du temps, du nôtre en tout cas...
Que l'on ne s'y trompe pas : si le Delta est
riche de son passé, il est avant tout un lieu de vie exubérante, pleine de
couleurs et de sons. D'ailleurs, le reportage du groupe Équinoxe fait la part
belle aux enregistrements réalisés sur le vif, qui permettent de restituer
l'extraordinaire paysage musical qui caractérise l'Égypte d'aujourd'hui. Alors,
ouvrons nos yeux aussi bien que nos oreilles
Arkenna, 20 février 2015
Nadine & Jean-Claude Forestier
Le Passage du Nord-Ouest
S'il
existe une route mythique dans l'histoire de la navigation et de l'exploration,
c'est bien le passage du Nord-Ouest. Voie imaginée ou plutôt rêvée, qui aurait
permis de passer de l'océan Atlantique à l'océan Pacifique en contournant les
immensités canadiennes... mais voie impossible pendant de longs siècles, en
raison de l'obstacle insurmontable présenté par les glaces de l'océan arctique.
Toutes
les tentatives de passage se soldèrent par des défaites accompagnées de lourdes
pertes humaines, jusqu'au remarquable exploit du Norvégien Roald Amundsen en
1906. Et d'un point de vue commercial, cette épopée elle-même resta sans
lendemain puisqu'il fallut attendre un siècle encore, avant que la route ne
devienne vraiment praticable pendant une partie de l'année, à la suite du
réchauffement climatique dont nous sommes aujourd'hui les témoins inquiets.
Le
passage du Nord-Ouest se situe au centre des enjeux stratégiques, culturels et
écologiques de notre temps. Polémique juridique entre le Canada, qui le situe
dans ses eaux territoriales, et les États-Unis qui proclament leur droit de
l'utiliser sans contrôle; problématique de la militarisation de l'Arctique et
de l'exploitation des gisements pétroliers du Grand Nord; diminution accélérée
de la calotte glaciaire; destin futur des populations Inuit et de leur
autonomie récemment conquise...
Pour
nous proposer ce sujet exceptionnel, Nadine et Jean-Claude Forestier ont mené
des recherches pendant plusieurs années et sont eux-mêmes partis sur les traces
de deux tentatives infructueuses qui avaient jalonné le XIXème
siècle. Les documents qu'ils rapportent ce soir sont souvent inédits et
permettent de jeter un regard neuf sur des lieux aussi glacés par le climat que
brûlants par les questions passionnées qu'ils soulèvent.
Arkenna, 30 janvier 2015
Louis But
Louis But
Le Canal du Midi. La voie d'eau
royale...
Parmi les nombreux visiteurs qui empruntent chaque année
le Canal du Midi et admirent ses rives enchantées au fil de vacances
indolentes, combien pensent à l'immense labeur qu'il a fallu accomplir, au
temps du Roi-Soleil, pour faire passer à travers le Languedoc ce ruban d'eau de
quelque 240 kilomètres de long, 20 mètres de large et 2 mètres de profondeur ?
Défi à première vue insurmontable, compte tenu des moyens
techniques de l'époque, mais qui fut relevé avec succès par le fermier général
Pierre-Paul Riquet, ses collaborateurs et près de 12.000 ouvriers, au prix de
vingt ans d'efforts. Les écluses, épanchoirs et tunnels qui jalonnent le
parcours témoignent non seulement des trésors d'ingéniosité déployés par ces
hommes, mais aussi d'un sens artistique qui à lui seul justifie la
classification de l'ouvrage sur les listes de l'UNESCO.
Aujourd'hui, le royal canal nous invite à l'admiration
des paysages qui se déploient entre Toulouse et Sète, en passant par
Carcassonne et un pays qui fut autrefois cathare, jusqu'à la terrible croisade
des Albigeois : terroirs de blés mûrs et de vignes généreuses, où il fait bon
savourer un cassoulet tout en écoutant les riverains évoquer leur vie, leurs
occupations quotidiennes et leur désir de préserver le patrimoine exceptionnel
dont ils ont hérité.
Louis But nous convie ce soir à une conférence-parcours
qu'il avait déjà présentée autrefois, mais qu'il a entièrement remaniée en 2011
pour rendre un hommage plus vibrant encore à un chef-d'œuvre qui se situe à
mi-chemin entre l'art et la nature, pour le plus grand bénéfice de l'un comme
de l'autre. Laissons-nous donc bercer par le clapotement discret de ces eaux
tellement douces...
Arkenna, 9 janvier 2015
Philippe Lannoy
Philippe Lannoy
Les Vikings
C'est à un voyage non seulement dans l'espace, mais
également dans le temps, que Philippe Lannoy nous convie aujourd'hui. Et quel
voyage ! Ou plutôt quels voyage au pluriel, car il va nous retracer une suite
de périples qui ont débuté dans les pays scandinaves pour s'étendre par le sud
jusqu'à l'Angleterre, à la France et au bassin méditerranéen, par l'ouest
jusqu'à l'Islande, au Groenland et même à l'Amérique, par l'est jusqu'à la
Russie et à l'empire byzantin...
En nous parlant des Vikings, Philippe Lannoy n'a pas
choisi de célébrer avec délectation les exploits éphémères et cruels d'un
peuple de pirates sanguinaires. Pirates, il l'ont certes été — et le souvenir
terrifié qu'ils ont laissé dans les chroniques médiévales en témoigne à l'envi
—, mais l'ancienne culture viking avait bien d'autres facettes, aussi
surprenantes que fascinantes.
Quand on évoque les Vikings, plutôt qu'à des barbares il
faut penser à de hardis commerçants, qui ont osé s'engager dans l'inconnu sur
de véritables coques de noix — petites embarcations à nos yeux, mais qui
étaient à vrai dire les meilleurs navires de l'époque, les seuls capables
d'affronter l'océan Atlantique et de revenir au pays conter l'aventure !
Poussant l'audace dans toutes les directions, ces marchands ont connu de
brillants succès et ont contribué de manière décisive à la naissance d'états
puissants.
Ils
ont aussi été de grands poètes, des conteurs pleins de verve et des
chroniqueurs hors pair, grâce auxquels un riche patrimoine mythologique et
historique a été conservé et transmis jusqu'à nos
jours. Enfin, leur
art, leur organisation sociale et les solutions
originales qu'ils ont su trouver pour affronter les difficultés de la vie quotidienne dans un environnement hostile méritent pleinement notre attention et notre respect.
originales qu'ils ont su trouver pour affronter les difficultés de la vie quotidienne dans un environnement hostile méritent pleinement notre attention et notre respect.
Pour évoquer tout cela, Philippe Lannoy a sillonné la
Scandinavie pendant trois ans. La saga qu'il va nous conter, éclatante de
couleurs, de musique et de vie, promet de laisser des traces profondes dans nos
mémoires.
Arkenna, 5 décembre
2014
Ronald Bosmans
Comptant
parmi les plus fidèles conférenciers d'Arkenna, Ronald Bosmans est également
l'un des plus imprévisibles, qu'on en juge : au cours des dix derniers cycles,
il nous a successivement entraînés le long du Rhône, dans la vallée de la
Seine, à Madère et dans les Açores, en Afrique de l'Est, à Barcelone et en
Catalogne, dans les Pays Baltes, sur la Route de la Soie, en Slovénie, en
Écosse, sur la Nationale 7... et voici qu'il nous invite aujourd'hui à le
suivre dans un périple au Sri Lanka !
Ainsi que le dit notre conférencier, le
Sri Lanka — ou Ceylan, pour évoquer une appellation plus ancienne au riche
parfum d'épices et de thé — apparaît sur la carte comme une larme détachée
de l'Inde. Une larme précieuse vivant au
rythme des moussons, qui déroule de vastes plaines plantées de rizières et de
jardins de thé entre des plages somptueuses et un puissant massif de montagnes
dans le sud-ouest.
Pour vous donner un ordre de grandeur,
la "perle de l'océan Indien" fait deux fois la taille de notre pays
et sa population est deux fois plus
nombreuse... mais pour l'instant seulement, car les moins de 15 ans représentent
le quart de la population !
Pays à dominante cingalaise bouddhiste,
avec une importante minorité tamoule hindouiste, le Sri Lanka a vécu jusqu'en
2009 une interminable guerre civile et ses côtes ont été ravagées par le
terrible tsunami de 2004. Aujourd'hui
cependant, les régions du nord et de l'est — autrefois interdites aux touristes
— sont accessibles et permettent de découvrir une culture originale, qui
conjugue les influences de la période coloniale avec des traditions plus
anciennes : architecture mêlant stupas vénérables, édifices néo-classiques et
"modernisme tropical", musique à mi-chemin entre l'Inde et le
Portugal, cinéma oscillant entre les feux de Bollywood et l'engagement
socio-politique...
Laissons-nous donc guider sans plus
attendre par Ronald Bosmans, sur la nouvelle voie qu'il a frayée pour notre
grand plaisir.
Arkenna, 14 novembre
2014
Charles Henneghien
Croisement
improbable entre l’opéra-rock et la Légende
dorée ? Rencontre fabuleuse entre
les monstres de la scène et ceux de la légende ? Confrontation implacable le bien et le mal,
entre le héros forcément religieux et la bête inévitablement immonde, entre la
symphonie mesurée et le chaos dissonant, le tout sur un fond de fête païenne
? Derrière un titre à la fois sonore et
plein d’humour, c’est tout cela à la fois que Charles Henneghien nous propose
ce soir... et bien plus encore.
Car ce sacré Georges, porté à la gloire
par la ferveur populaire, n’est pas un saint comme les autres. Puisant sa force dans le mystère qui baigne
ses origines controversées, il s’est imposé de l’Orient à l’Occident, des pays
slaves à l’Éthiopie. Se jouant des
barrières religieuses, il a réuni musulmans et chrétiens dans un même respect
admiratif. Protecteur par excellence des
princesses en détresse et grand justicier de l’aristocratie courtoise, il a su
pourtant s’attirer l’amour des démunis et la sympathie amusée des badauds et
des sceptiques.
Malgré la Réforme, sa croix rouge sur
fond blanc constitue toujours la bannière de nos voisins d’Angleterre. Et l’on dit que les habitants d’une ville
toute proche l’ont adopté et lui vouent un culte permanent, qui s’exprime
chaque année à l’occasion d’une fête aussi joviale que débridée...
Derrière ces manifestations hautes en
couleur se cache un mythe universel, bien plus riche et complexe qu’il n’y
paraît à première vue. Charles
Henneghien s’est attaché à le suivre dans ses nombreux méandres et à décrypter
pour nous sa richesse symbolique, qui fait passer Georges du statut de martyr
indomptable à celui de civilisateur triomphal.
Décidément, le saint chevalier n’a pas usurpé son nouveau titre de
superstar...
Arkenna, 24 octobre
2014
Jean Charbonneau
AUSTRALIE
Ce
soir, nous avons le plaisir d'accueillir pour la première fois Jean
Charbonneau, venu de sa Vendée natale... ou plutôt des antipodes, puisque c'est
l'Australie qu'il a sillonnée de long en large pour préparer le reportage que
nous allons voir.
A quinze mille kilomètres d'ici, on
pourrait presque dire à l'autre bout du monde, le nom Australie évoque des
immensités sauvages et désertiques, des populations indigènes au corps peint de
blanc et d'ocre, des hordes de kangourous et d'autres marsupiaux bizarres, des
descendants de repris de justice et de déportés ayant fait fortune dans la
recherche de l'or ou, de manière plus prosaïque, dans l'élevage des
moutons.
À vrai dire, une bonne partie de ces
images relève de la légende et l'Australie est aujourd'hui un pays moderne,
occidental en dépit de la géographie. Ou
du moins c'est le cas de la partie la plus peuplée mais aussi la moins étendue
du pays, cette bande littorale où vit la grande majorité de la population : une
Australie urbaine et apprivoisée, couverte de champs et de pâturages, de
vignobles réputés et même de forêts d'eucalyptus dernière concession à un passé qui s'efface
inexorablement Mais dès que l'on
s'éloigne des océans Indien, Antarctique et prétendument Pacifique qui la baignent, dès que l'on se
tourne vers l'outback, cet immense
désert intérieur rouge et noir traversé de pistes incertaines, on découvre que
la légende vit encore et que le rêve immémorial ne s'est pas effacé parmi les
peuples des réserves inaccessibles.
Jean Charbonneau et sa complice
Dong Wei ont voulu nous présenter toutes les facettes du paradoxe
australien. Gratte-ciel anglo-saxons de
Sydney, barrières de corail et plages interminables où reposent des lions de
mer indolents, forêts tropicales abritant des marsupiaux irrésistibles, déserts
où toute trace de vie paraît un miracle...
Surtout, ils en ont rencontré les habitants : chercheurs d'opales
et sculpteurs de sable, artistes indigènes et aventuriers de tout poil, qui
nous invitent pour un soir à entendre leur incantation passionnée. Ne résistons pas plus longtemps à leur
appel...
Arkenna, 3 octobre 2014
Paul Coessens
Les
sourires de la sagesse
Du sultanat
d'Oman à l'Indonésie, en passant par la Corée du Sud et les voies terrestres ou
maritimes suivies par Marco Polo, Paul Coessens nous a bien souvent entraînés à
la rencontre des cultures millénaires de l'Orient — même s'il ne s'est pas
interdit quelques détours ou escapades mémorables, du côté de la Bretagne et du
Cap-Vert par exemple... Ce soir, il
reprend les chemins de l'Asie et nous invite à le suivre en Birmanie — ou si
vous préférez au Myanmar, puisque tel est le nom officiel, depuis 1989, de ce
pays qui compte quelque 51 millions d'habitants pour une superficie de 676.000
kilomètres carrés.
Après plusieurs décennies de brutale
dictature militaire, la Birmanie s'est récemment engagée dans un timide mais
réel processus d'ouverture et de démocratisation. Mais ce long isolement en a fait un
"pays des temps oubliés", à peine industrialisé, dont le rythme est
toujours dicté par le pas tranquille des bœufs traînant des chars aux roues
immenses et par l'interminable labeur des paysans dans les rizières... ou dans
les champs de pavots.
Derrière cette dominante rurale, la
Birmanie offre une surprenante diversité linguistique et culturelle, liée à la
multitude des minorités qui occupent une partie du territoire — plus de 130
ethnies ont été recensées. Des pêcheurs
Inthas du lac Inle aux montagnardes Pa-O venues vendre leurs produits au marché
local, sans oublier les Shans, les Danu, les Kayah et tant d'autres, ils
offrent à l'œil un riche festival de couleurs, de gestes et de traditions
originales.
Un ferment d'unité existe toutefois :
le bouddhisme, religion pratiquée par 90% de la population. Mais si la Birmanie est bien le "pays
aux dix mille pagodes", la religion y prend parfois un caractère engagé et
les moines comptent parmi les acteurs les plus résolus de la contestation
politique qui s'est développée au cours des années récentes.
Paul Coessens nous propose un parcours
chamarré, plein de détours et de surprises.
Laissons-nous aller au plaisir de l'écouter...
La Namibie
Parmi
les nombreux conférenciers qui viennent aimablement à Seneffe pour nous faire
partager leurs découvertes et leurs émotions, il n'en est sûrement aucun dont
le nom s'associe plus naturellement au mot "désert" que celui de Dany
Marique. Certes, il nous a entraînés sur
des sentiers de montagne escarpés et dans bien des contrées injustement
oubliées, mais je suis intimement convaincu que l'expérience du désert a marqué
son cœur d'une empreinte différente,
poignante et indélébile.
Ce
soir, Dany Marique nous invite à le suivre en Namibie, ou plutôt à remonter en
sa compagnie vers les sources du monde vivant.
Car les déserts, les steppes et les savanes qui parent ce pays de toutes
les nuances de l'ocre sont le berceau d'une vie ardente, tour à tour brutale et
magnifique. Immémoriale aussi, à en juger par les admirables gravures rupestres
qui y ont été découvertes.
Mais
aujourd'hui, l'homme est-il encore capable de vivre en harmonie avec la nature
sans la défigurer ? De toucher l'absolu
sans le détruire ? La question se pose
avec une acuité particulière dans ce pays qui a tenté le pari courageux
d'inscrire la défense de l'environnement dans sa constitution et qui doit
relever des défis majeurs : progresser entre les besoins urgents de ses
minorités fragiles — Himbas ou Bushmen — et les impératifs souvent cruels du
développement économique; manœuvrer entre les sirènes de l'essor touristique et
les écueils du naufrage écologique; assurer une cohabitation difficile entre
l'homme, qui se croit bien à tort maître de la nature, et les animaux sauvages
menacés par la réduction accélérée de leurs espaces vitaux...
Ce soir, Dany Marique se pose — et surtout nous pose — une question qui dépasse largement les frontières de tel ou tel pays : "quelle place y a-t-il pour l'homme, quelle place pour la faune" ? À une telle question, il n'existe pas de réponse facile, mais elle est essentielle et il est urgent de chercher des solutions inédites; à cet égard, le chemin emprunté par la Namibie pourrait être exemplaire...