mardi 28 juin 2016

LES BILLETS DE MARCEL-ETIENNE



Arkenna, 11 septembre 2015
Charles Henneghien
LES CROISADES
"Le seul bénéfice que l'Occident tira des croisades, c'est l'abricot."
Que cette phrase du grand historien Jacques Le Goff soit interprétée comme un jugement fondé, une provocation ou une simple boutade, elle a en tout cas le mérite de remettre en question la base sur laquelle on s'est longtemps appuyé — et s'appuie aujourd'hui encore — pour présenter et justifier la suite interminable de violences, de tragédies et d'atrocités que constituent les croisades. Et pourtant, ces croisades font toujours l'objet de dialogues de sourds, qui tournent vite à l'affrontement et ravivent un feu qui couve sous plusieurs siècles de cendres.
Charles Henneghien a choisi d'aborder avec nous ce thème très riche, mais difficile, en examinant les idéologies contradictoires qu'il met au grand jour : vision héroïsante de Croisés sans peur et sans reproche, qui auraient mené un combat salvateur contre une menace "arabe" toujours présente, ou perception inverse suivant laquelle l'attaque brutale des lieux saints serait la preuve irréfutable de l'agressivité occidentale et la justification de toutes les revanches, passées ou futures...
Georges Duby, un autre grand historien, a parfaitement résumé l'enjeu du débat : "dans les deux camps, les croisades sont un parfait exemple d'utilisation de l'histoire à des fins politiques. C'est le rôle de l'historien — et du citoyen — de lutter contre ces nationalismes destructeurs qui se nourrissent de mythes." Sous ces mythes gisent encore des rêves coloniaux, des préjugés ethniques... et des puits de pétrole.
C'est à les débusquer, à démonter les mécanismes de leur fonctionnement dangereux et à souligner combien il est urgent de restaurer un véritable dialogue avec le Moyen-Orient que Charles Henneghien nous convie : laissons-lui la parole sans plus tarder.




Arkenna, 2 octobre 2015
Dany Marique
USA : ROCHEUSES ET INDIENS DES PLAINES
Il y a bien des années que Dany Marique compte parmi les plus fidèles conférenciers d'Arkenna. Et bien des années aussi que nous
nous sommes habitués à admirer ses diapositives...  Aujourd'hui
cependant, le temps de ces images superbes mais immobiles est révolu, et c'est à la projection d'un film en haute définition que nous allons assister ce soir !
Ce qui n'a sûrement pas changé, en revanche, c'est la clarté des exposés de notre conférencier, qui nous propose une fois encore un sujet passionnant : la chaîne des Rocheuses — 4.800 km de montagnes dominant de vastes plaines au nord et des déserts arides au sud, parsemées de parcs naturels incomparables et de formations
géologiques à vous couper le souffle ! Mais avec son sens de
l'engagement coutumier, Dany Marique a choisi de nous faire voir ces lieux mythiques à travers le prisme des tribus indiennes : Blackfoot, Crees, Gros Ventres, Navajo, Hopis et Pueblos, cantonnés dans de misérables réserves au terme d'un 19e siècle parsemé de promesses non tenues et de trahisons préméditées...
Les contrastes les plus violents sont au rendez-vous : route 66, Pony Express, Buffalo Bill ou Géronimo d'un côté, villes-champignons, mal-bouffe, surconsommation et ghettos de l'autre. Western épique, country nostalgique, blues déchirant et jazz sarcastique... sur fond de génocide et d'exploitation brutale, sans souci du lendemain, qui ont laissé des cicatrices que le temps ne parvient guère à effacer.
Des territoires à l'échelle surhumaine et à la beauté sauvage, dont le passé doit être compté en millions d'années, tandis que le présent suscite tantôt l'enthousiasme, tantôt le malaise, et que l'avenir plein de contradictions inquiète et fascine en même temps.
Monsieur Marique, à vous la parole.




Arkenna, 16 octobre 2015
Jean-Claude Herman
CAP-VERT, poussières de terre
Archipel de dix îles volcaniques situées à près de 600 km des côtes africaines, sans compter une poussière d'îlots, le Cap-Vert est peut-être moins perdu dans l'espace océanique que dans le temps. Et c'est à nous faire revisiter ce monde de rêve et de cauchemar, en alternance exubérant et nostalgique, tendre et brutal, éclatant et sombre que s'est attaché Jean-Claude Herman, au moyen de somptueuses séquences filmées et d'images en haute définition.
Un monde tout en contrastes, sur l'ensemble duquel règnent toutefois les alizés sahariens, chauds et desséchants. La toponymie témoigne sans ambiguïté de leur omniprésence : au septentrion, les six premières îles ont été baptisées "au vent"; au midi, les quatre autres sont dites "sous le vent"...
Malgré leur origine commune, les îles accueillent leurs hôtes de manière bien différente. Fogo, sombre et menaçante sous un cône volcanique qui crachait une fois encore il y a moins d'un an, est la plus sévère. Est-ce pour redonner du cœur à ceux qui s'y aventurent qu'elle leur propose le seul vin produit au Cap-Vert ?
Brava, sa voisine, offre un aspect plus doux et riant, avec de jolies maisons coloniales et de villages de pêcheurs blottis au bord d'une mer couleur de turquoise. Boa Vista, tout de sable vêtue, nage avec nonchalance entre deux eaux où s'ébattent tortues et baleines à
bosse. Quant à Sao Vicente, la plus brésilienne de toutes, elle
entraîne dans son sillage parfums capiteux et rythmes déhanchés, grogues de canne à sucre et chants poignants, qui rappellent le temps où les esclaves constituaient la partie essentielle d'un commerce triangulaire bien juteux, entre Europe, Afrique et Amérique.
Entre peine et indolence, misère et réjouissance, le Cap-Vert que nous propose Jean-Claude Herman ne saurait laisser indifférent.




Arkenna, 20 novembre 2015
Marc Laberge
AUTOUR DU MONDE
Ce soir, notre association a pour la première fois le plaisir d'accueillir un conférencier venu du Canada, cette contrée lointaine par la distance mais proche par le cœur, à laquelle nous lient tant de fils jetés par-dessus l'Atlantique. Que Marc Laberge soit québécois, on ne peut en douter dès ses premières paroles... mais tout en souriant rappelez-vous, comme il aime le dire, que si vous venez chez lui c'est vous qui aurez un drôle d'accent !
Et surtout, laissez-vous entraîner sur les chemins surprenants qu'il va emprunter pour vous conduire aux quatre coins de la planète, de sa planète. Un tour du monde en compagnie de Marc Laberge, c'est bien sûr une aventure illustrée de photos saisissantes, mais ce n'est ni une chronique, ni un reportage, ni un documentaire au sens habituel du terme... Il faut préciser que notre conférencier est à la fois auteur et photo-aventurier, ethnographe et conteur — il a d'ailleurs fondé il y a vingt-deux ans le Festival interculturel du conte du Québec... Il fait donc osciller son récit entre réalité et fiction, entre récit de vie et aventure fantastique, entre humour burlesque et tendresse voilée, avec un ton poétique qui n'appartient qu'à lui.
"Debout dans la lumière du petit matin, j’étais seul au milieu de nulle part. D’un bout à l’autre de mon regard s’étendait un désert de pierres, piqueté çà et là d’un buisson séché. Il était temps pour moi de partir, de continuer ma route. Dans ce silence cosmique, j’ai roulé mon sac de couchage et je suis reparti à la poursuite de mon rêve. Maintenant, je savais ce que je cherchais, j’avais trouvé ce qui me ramène sans cesse sur les sentiers du monde."
Il est temps de lui céder la parole, afin qu'il déroule, devant nos yeux et pour le plaisir de nos oreilles, le tapis chatoyant de ses aventures aux fils mêlés de rêve et de réalité, de vécu et de merveilleux.






Zone de Texte: votre épopée.Arkenna, 11 décembre 2015
Louis-Marie et Élise Blanchard
MONGOLIE NOMADE
Ce soir, c'est avec un grand plaisir que nous accueillons pour la première fois Louis-Marie et Élise Blanchard, venus nous proposer un film tourné sur les traces des tribus mongoles — Tsaatans, Touvains, Kazakhs et Mongols — dont les territoires débordent les frontières politiques pour s'étendre sur une partie de la Chine et de la Russie.
Menant souvent encore une vie nomade, basée sur l'élevage des moutons, des chèvres, des yaks ou des chameaux, ces peuples parsèment de leurs troupeaux des paysages de steppe infinis, dont la rudesse n'a d'égale que la grandeur. Ici, la nature est toute-puissante et nul ne peut échapper à sa loi inflexible, du vaste désert du Gobi aux mythiques monts Altaï, en passant par les Khangaï, ces anciens volcans éteints aux riches pâturages et aux contreforts boisés.
La faune est exceptionnelle et compte des espèces telles que de chameau de Bactriane, le cheval de Przewalski ou la panthère des neiges, sans oublier le loup, ancêtre mythique de Gengis Khan, le fondateur d'un empire qui s'étendait au 13e siècle sur plus de 33 millions de kilomètres carrés ! Aujourd'hui, les cavaliers mongols ne font plus trembler l'Asie, mais ils ont conservé leur virtuosité de centaures et un mode de vie adapté à leur environnement... même si désormais les camions ont pris l'avantage sur les caravanes qui sillonnaient naguère le paysage.
Mais la désertification progressive des pâturages présente un défi de taille et les traditions ancestrales sont menacées par des modèles sociaux bien différents, importés au cours du 20e siècle. Pour se donner une chance de survie, les sociétés nomades vont devoir s'adapter et frayer des pistes nouvelles : seront-elles à même d'y garder leur âme, celle qu'incarnent avec une originalité unique et envoûtante les chants de gorge diphoniques du Touva ?
Monsieur et Madame Blanchard, nous voici prêts à entendre votre épopée



Arkenna, 8 janvier 2016
Philippe Lannoy
LAGUNE DE VENISE
Bijou du patrimoine mondial, Venise attire chaque année des hordes de visiteurs en quête d'émerveillement ou de nostalgie. Mais son carnaval exubérant, ses ors rutilants et ses monuments séculaires sont à jamais liés à l'eau et donc à la lagune qui la baigne, à l'origine de sa beauté et de sa prospérité, mais aussi des menaces qui pèsent aujourd'hui sur sa destinée.
C'est à l'exploration exclusive de cette lagune, la plupart du temps négligée par les touristes pressés, que nous invite ce soir Philippe Lannoy. C'est un vaste miroir dans lequel se reflètent des îles parfois abandonnées, mais souvent riches en beautés naturelles ou artistiques, en savoir-faire raffinés et en trésors de sagesse humaine accumulés au gré des eaux : constructeurs de barques, souffleurs de verre, dentellières et tant d'autres...
C'est aussi à l'ombre des cathédrales et des monastères parsemés à sa surface que se déroule la plus somptueuse des régates, celle de la Vogalonga à Burano. Celle-ci voit s'affronter plus de quatre mille rameurs, au cœur d'un charivari étourdissant et coloré de voiliers majestueux.
Mais une menace pèse sur ce patrimoine unique : en équilibre fragile d'un point de vue écologique, la lagune de Venise est guettée par la pollution et par la montée des eaux. Il échoit à l'humanité de relever le défi dont elle porte largement la responsabilité, et de faire en sorte que la Sérénissime garde pour longtemps encore son éclat sans pareille. Et la voie de ce sauvetage passe par les eaux dont la ville est née, c'est-à-dire par sa lagune...
Monsieur Lannoy, nous voici prêts à embarquer dans votre sillage pour suivre le séduisant périple auquel vous nous avez conviés ce soir.





Arkenna, 29 janvier 2016
Philippe Jacq
LES PEUPLES DU MÉKONG
De la Chine au Vietnam
Beaucoup parmi vous sans doute se souviennent d'avoir suivi dans cette salle les pas de Philippe Jacq... et les roues de son chariot, Ulysse, au long d'un parcours de 8.000 km pour la paix, du Sinaï à Compostelle. Pour le reportage qu'il nous présente ce soir, il a certes ajouté d'autres moyens de locomotion, assez originaux à l'occasion puisque l'éléphant en fait partie, mais l'objectif essentiel demeure inchangé : adopter un rythme qui permette de partir à la découverte de l'autre, de nouer des liens profonds au hasard de rencontres imprévues et d'aborder sans préjugé les cultures les plus variées.
Cette fois, objectif Mékong. Un fleuve prodigieux de 4.900 km, qui prend sa source au nord du Tibet, dans la province chinoise du Qanghai, et traverse six pays avant de se jeter dans la mer de Chine : province du Yunnan, Myanmar, Thaïlande, Laos, Cambodge et Vietnam.
Le parcours est spectaculaire par les paysages, émouvant par les personnalités entrevues : pèlerins tibétains, paysans chinois, moines bouddhistes, montagnards, pêcheurs... Autant de traditions, autant de modes de vie qui tour à tour interpellent le voyageur, autant de gestes d'hospitalité, de sourires, de visages pensifs et d'instants où l'émotion transparaît sans se dire, par-delà la barrière des langues.
Trois voyages et huit mois de tournage, au total : il fallait cela pour accorder à un tel fleuve, à ses rives et aux humains qui les peuplent l'attention et le respect qu'ils méritent. Le film que nous sommes invités à regarder ce soir va nous mener très loin; gageons que nous n'en reviendrons pas sans avoir changé notre propre regard.
Monsieur Jacq, à vous la parole.





Arkenna, 19 février 2016
Un reportage vidéo HD de Dominique Senay
LA RUSSIE FÉERIQUE :
de la Neva à la Moskova, Volga et Anneau d'Or
Située pour un quart du côté de l'Europe, pour trois quarts en Asie, la Russie demeure la plus vaste contrée du monde malgré l'éclatement partiel de l'ancien bloc soviétique. Mais d'une manière un peu paradoxale, cette taille vertigineuse fait écran et semble gêner l'appréciation de sa richesse et de sa diversité. Peut-être est-ce pour cette raison que Dominique Senay a choisi de se concentrer sur le cœur du pays, baigné de ces cours d'eau tellement différents que sont la Neva, la Volga et la Moskova.
Un parcours au fil de l'eau, par conséquent, de canaux en écluses et de lacs en barrages, avec des escales d'une richesse
extraordinaire.                Mais cette navigation, qui nous mène de Saint-
Pétersbourg à l'Anneau d'Or des anciennes cités princières — Kostroma, Ouglitch, Rostov, Vladimir, etc. — en passant par Moscou, ne pouvait être menée d'une traite. Aussi n'a-t-il pas fallu moins de cinq séjours à notre conférencier pour rassembler les images somptueuses qu'il nous livre ce soir.
Un parcours tout en contrastes, également, entre la majesté passéiste et figée de Saint-Pétersbourg l'aristocrate et la vitalité anarchique de Moscou l'intempérée. Images chic, images choc, tout
s'entremêle en un véritable kaléidoscope, pictural et culturel.               Et
derrière chacune des rencontres individuelles qui parsèment l'aventure se révèlent le doute critique, la nostalgie désabusée, le rêve glorieux et l'espoir irrépressible qui animent les habitants d'un pays en pleine mutation.
Monsieur Senay, à vous la parole.



Arkenna, 11 mars 2016
Monique et Paul Coessens
LE PÉROU :
paysages andins, visages indiens...
Ce soir, Paul Coessens nous invite à traverser l'Atlantique pour un nouveau périple à travers cette Amérique du Sud qu'il connaît si bien, et plus particulièrement dans les montagnes vertigineuses et les vallées perdues du Pérou.
Voyage tout en contrastes. Qui dit Pérou dit bien sûr civilisation précolombienne, avec ses fabuleux sites incas dont le plus célèbre est sans conteste Machu Picchu, tellement isolé à 2400 m d'altitude qu'il échappa aux conquistadors espagnols et resta oublié de tous ou presque, jusqu'aux fouilles entreprises en 1911 par l'historien américain Hiram Bingham. Et le pays conserve d'autres vestiges remarquables, comme ceux de Pissac et d'Ollantaytambo, sans oublier les figures kilométriques de Nazca, bien plus anciennes et mystérieuses encore, ou les momies du cimetière de Chauchilla...
La période coloniale n'est pas en reste, des palais de Cuzco à l'église baroque de Saint-Pierre Apôtre à Anduhuaylillas (surnommée la chapelle Sixtine de l'Amérique). Partout se révèlent des spectacles extraordinaires : salines de Maras, marché de Chinchero, pêcheurs de Pimentel et du lac Titicaca sur leurs embarcations de roseaux, utilisées depuis près de 5000 ans, groupes d'Indiens bariolés, venus en ville dans les costumes traditionnels de leur tribu... Et puis, il y a les visages inoubliables qui se révèlent au détour des pistes, les regards insondables qui effleurent un instant à peine l'étranger, ce voyageur d'un autre monde en quête d'instants de vérité.
Monsieur Coessens, nous sommes prêts à vous suivre sur les routes péruviennes... en espérant toutefois que vous vous montrerez plus prudent que les chauffeurs d'autocar andins !






Arkenna, 1er avril 2016
Louis But
LA TOSCANE
L'Italie du raffinement et de l'émotion
De manière appropriée pour un 1er avril, c'est sur une note très riante que s'achève le cycle de conférences 2015-2016 d'Arkenna : en effet, qu'y a-t-il de plus beau et de plus heureux que les paysages de la Toscane, où Louis But va nous emmener ce soir ? Voyage au cœur de la plus raffinée des provinces italiennes, le périple nous entraîne à la rencontre d'innombrables chefs-d'œuvre de l'art, certes, mais aussi à celle d'un art de vivre infiniment séduisant.
En première partie, c'est la Toscane dans son ensemble qui sera évoquée, à commencer par les carrières de marbre de Carrare, qui ont fourni aux sculpteurs et architectes de la Renaissance un matériau idéal pour la réalisation de leurs projets les plus ambitieux. Nous serons ensuite entraînés dans des villes aux noms mythiques, comme Pise, Lucques, Sienne, San Gimignano ou l'étrusque Volterra, bien sûr, mais aussi à la découverte de villages plus humbles mais pleins de charme, et à celle des vignobles prestigieux du Chianti et de la savoureuse cuisine toscane.
La deuxième partie du reportage sera entièrement consacrée à Florence et aux chefs-d'œuvre qui se pressent sur ses places et dans ses musées : la cité des artistes Donatello, Brunelleschi, Masaccio, Ghiberti, Léonard de Vinci et Michel-Ange, mais aussi de figures littéraires et historiques comme Dante, Savonarole ou Laurent de Médicis, a connu un destin unique dont chaque ruelle porte le témoignage.
La Toscane, c'est peut-être le plus grand feu d'artifice artistique et culturel de toute l'histoire européenne. Laissons-nous donc éblouir ce soir par le maître artificier qu'est Louis But...

 






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire